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Photo du rédacteurFrédéric Mathevet

Sombra : Si je tends le bras, j’arrive exactement là où mon bras arrive.

Je ne suis pas pressé. Pressé pour quoi ? La lune et le soleil ne sont pas pressés : ils sont exacts.
Être pressé, c’est croire que l’on passe devant ses jambes Ou bien qu’en s’élançant on passe par-dessus son ombre. Non, je ne suis pas pressé.
Si je tends le bras, j’arrive exactement là où mon bras arrive. Pas même un centimètre de plus. Je touche là où je touche, non là où je pense. Je ne peux m’asseoir que là où je suis. Et cela fait rire comme toutes les vérités absolument véritables, Mais ce qui fait rire pour de bon c’est que nous autres nous pensons toujours à autre chose Et sommes en vadrouille loin d’un corps.

Fernando Pessoa, Poèmes païens de Alberto Caeiro et Ricardo Reis, traductions du portugais de Michel Chandeigne, Patrick Quillier et M.A. Camara Manuel, présentation de M/ Aliete Galhoz, P. Quillier et J.A. Seabra. Poésie



Je veux retenir de l’Alentejo son ombre, « sombra ». Sur les contrefort des chateaux , les murs blancs et fleur de souffre ou bleu céleste (couleur que prennent d’ailleurs toutes les ombres sur la chaux en fin d’après midi).

« sombra » serait le mot qui infuse l’ensemble des ébauches et esquisses réalisées lors de ma résidence à la fondation Obras à Estremoz (portugal).

« Se tenir à l’ombre », c’est se mettre à l’écart. Écologie de la perception du retrait, éloge de la fadeur (seuil de "savouration").


L’ombre se meut. Elle est plastique, elle grandit ou s’amenuise : « un peu de nuit vivante (Sully Prudhomme)".

Tourne autour des objets (même si un de leur côté ne goûtera jamais à cette obscurité partielle).

« (...)Vous semblez ignorer, passant robuste et doux, tous les angles que fait le monde autour de nous (...) "(Hugo)

(Réparations I (work in progress) Pour n'importe quel instrument.

Ruban adhésif préparé. Photographies d'installation in situ. Dimensions variables.



L'ombre force au déplacement (sans nécessaire raccord sur le mouvement).


C’est un seuil, entre la pleine lumière, chaude, et la fraîcheur d’une petite nuit qui contamine les perceptions à l’image de ces yeux qu’ils faut plisser pour faire le point dans la mouvante demi-pénombre. Affinité bien connue de l’ombre et des paupières.


(Réparations II (work in progress) Pour n'importe quel instrument.

Objets, Ruban adhésif préparé. Vue de l'installation. Dimensions variables.



Musique ombre ou musique de l’ombre ou musique comme l’ombre consiste à créer les possibilités d’une écoute où il faut tendre des oreilles mouvantes.



Vue de l'installation du public pour le concert de fin de résidence.
Vue de l'installation du public pour le concert de fin de résidence.

(Extrait du journal. Estremoz, mai 2019)

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